Une trêve de très courte durée
Socio-économique encore. Socio-économique toujours. Le Premier ministre a tenté cette semaine de fixer un cadre favorable à la poursuite des réformes promises par le gouvernement fédéral. Jeudi à la Chambre, il a admis que l’équilibre budgétaire ne pourrait être atteint en 2018, comme prévu initialement, sans nouvelles mesures pouvant nuire à un redressement économique de la Belgique. Il a donc confirmé l’intention du gouvernement fédéral de repousser d’un an le retour à l’équilibre. L’importance de l’effort à fournir (dans les 6 milliards) à l’approche d’une période électorale n’y est sans doute pas pour rien.
Bron: La Libre Belgique
Echec cuisant ?
“Atteindre l’équilibre en 2018 serait possible, mais contre-productif , a notamment déclaré Charles Michel alors qu’il rencontrait la commissaire européenne belge Marianne Thyssen (CD&V) dans le cadre de la surveillance budgétaire de l’UE. Nous allons dans la bonne direction et nous ne prendrons pas de décisions idiotes.” Une déclaration qui tranche toutefois avec celles tenues jusqu’ici par le ministre des Finances N-VA Johan Van Overtveldt, longtemps accroché à l’objectif de 2018.
On le sait, en Flandre, la bonne tenue des finances publiques est un sujet sensible. “La politique économique et budgétaire du gouvernement débouche sur un échec cuisant , a réagi le député de l’opposition PS Ahmed Laaouej lors du débat d’actualité à la Chambre. Le choix de l’austérité n’a pu garantir ni la relance économique, ni l’assainissement des finances publiques.”
Sur le plan strictement politique également, le gouvernement essaye de jouer l’unité après plusieurs semaines de bisbilles incessantes entre N-VA et CD&V. Si les deux partenaires flamands ont affiché leur volonté de mettre fin à ce mauvais théâtre, l’Open VLD a quant à lui choisi de réaffirmer sa différence, douchant quelque peu les espoirs soulevés par la réconciliation de mercredi. Le parti libéral flamand a en effet réaffirmé son refus de la taxation sur les plus-values (lors de grosses ventes d’entreprises). “Si nous investissons dans des actions qui sont déductibles fiscalement, c’est de l’ordre du possible, mais soyons honnêtes : nous sommes résolument opposés à un impôt sur les plus-values pour une activité d’indépendant”, a asséné le député libéral flamand Luk Van Biesen à l’agence de presse Belga. Lequel était rejoint pas certains N-VA, jugeant cette mesure “anti-flamande”.
Dans le même temps, la réforme de l’Isoc, dont on peine encore à voir l’ébauche, fait l’objet de pressions patronales de plus en plus fortes (lire ci-contre). La N-VA et l’Open VLD sont prêts à y répondre. Mais le CD&V coince. Et exige, en retour, une taxation sur les plus-values. Plus on se rapproche des échéances électorales, plus les chances d’aboutir à une réforme d’ampleur s’amincissent.M. Co.
Le Premier ministre Charles Michel a dû justifier les choix budgétaires de sa majorité à la Chambre.
M. Co. ■